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Изучение истории Хоперского казачьего полка – дело не только благодарное, но и очень увлекательное... Очень хорошо, что вы читаете эту книгу – написана она грамотно и доступно, с подкреплением фактами из архивов, без занудных перечислений и которых-то сухих справок, но и без вымысла, свойственного псевдоисторикам. Правдивая и интересная история, а самое главное – в ней нет киношной бравады и патриотического угара. Автор очень сдержанно и лаконично рассказывает о подвигах, словно рядовых...

СЛУЧАЙНАЯ КНИГА

Коллектив авторов -- Биографии и мемуары - Марина Цветаева и Франция

Марина Цветаева и Франция
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Название:
Марина Цветаева и Франция
Коллектив авторов -- Биографии и мемуары

Жанр:

Биографии и Мемуары, Литературоведение (Филология)

Изадано в серии:

неизвестно

Издательство:

Русский путь

Год издания:

ISBN:

5-85887-121-6

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Краткое содержание книги "Марина Цветаева и Франция"

Книга содержит материалы симпозиума, состоявшегося 2-6 мая 2000 года в Сорбонне и Институте славяноведения (Париж). Доклады Л.А.Мнухина, Л.В.Зубовой, С.Ельницкой, В.Лосской, А.Сумеркина, др. российских и французских исследователей освещают разные аспекты жизни и творчества поэта. Особенный интерес представляют воспоминания Дмитрия Сеземана, современника Цветаевой, русского писателя и переводчика, живущего во Франции, о нескольких неделях, проведенных с ней и ее семьей в Болшево под Москвой в 1939 году.

ОГЛАВЛЕНИЕ

открыть ВСТУПЛЕНИЕ (Вероника Лосская)

Мари Этьен. Письмо с моря

Читаем онлайн "Марина Цветаева и Франция". [Страница - 3]

äèðåêòîð ìóçåÿ Ç.À. Àòðîõèíà.
 êîíöå ñáîðíèêà ÷èòàòåëü íàéäåò îò÷åò î “êðóãëîì ñòîëå”, êàñàþùåìñÿ ïåðåâîäîâ ïðîèçâåäåíèé Öâåòàåâîé íà ôðàíöóçñêèé ÿçûê, â êîòîðîì ó÷àñòâîâàëè êàê èçâåñòíûå ïåðåâîä÷èêè, òàê è íà÷èíàþùèå — áîëåå äåñÿòêà
÷åëîâåê.
Âñåãî íà êàæäîå çàñåäàíèå äâà ðàçà â äåíü ïðèõîäèëî îêîëî ñîðîêà ÷åëîâåê, ëèáî íåïîñðåäñòâåííî çàíèìàþùèõñÿ òâîð÷åñòâîì Ìàðèíû Öâåòàåâîé, ëèáî èíòåðåñóþùèõñÿ ñîâðåìåííîé ðóññêîé ïîýçèåé âîîáùå.
 çàêëþ÷åíèå íàì ïîêàçàëîñü èíòåðåñíûì äàòü â ñáîðíèêå ïîñëåäíþþ
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èññëåäîâàíèé â áóäóùåì ãîäó è íîâîì òûñÿ÷åëåòèè. Ê òîìó æå ñîâìåñòíîå
îáñóæäåíèå âîïðîñîâ ïðåäñòàâèòåëÿìè ðàçíûõ ïîêîëåíèé ïðèäàâàëî äèñêóññèÿì æàð è îæèâëåííîñòü è ïðîõîäèëî â íåïîñðåäñòâåííîé, äîáðîæåëàòåëüíîé îáñòàíîâêå.
Àâòîðû ñáîðíèêà ïîëàãàþò, ÷òî êíèãà îòðàæàåò âûñîêèé óðîâåíü äîêëàäîâ, ïðåäñòàâëåííûõ íà öâåòàåâñêîì ñèìïîçèóìå äâóõòûñÿ÷íîãî ãîäà â
Ïàðèæå è ñîäåðæèò äîñòàòî÷íî ìíîãî íîâîãî, ÷òîáû çàèíòåðåñîâàòü êàê
ñïåöèàëèñòîâ, òàê è øèðîêóþ ïóáëèêó.

Marie Étienne

LA LETTRE DE LA MER

J’ai fait la connaissance de Marina Tsvétaeva en 1983 avec un livre,
Correspondance à trois, (Rilke, Pasternak, Tsvétaïeva), qu’Antoine Vitez m’avait
prêté l’année de sa publication. Et que j’ai conservé. Il arrivait parfois que nous
gardions les livres que nous nous empruntions. Ils devenaient ainsi des dons.
D’autant que celui-ci me plut d’emblée pour au moins trois raisons. Le trio
prestigieux m’évoquait d’autres liens: ceux de Nietzsche, Paul de Ré avec une
femme également portée par le talent et par l’audace. Les rapports de deux
Russes, un Autrichien et la Vendée me semblaient mystérieux. Et les
photographies, aussi ternies et émouvantes que celles de nos familles.
En 1983, pour découvrir Tsvétaeva, je n’avais pas un grand retard. On
commençait en France, depuis quelques années, à publier ses livres: Mon Frère
féminin (Mercure de France), Le Diable et autres récits (L’Âge d’homme) datent
de 1979. Et des poèmes, depuis la fin des années 60, dans des revues et des anthologies.
Tsvétaeva, lors de l’été de la correspondance, en 1926, est à Saint-Gilles sur
Vie, Vendée. Qu’y fait-elle donc? Depuis 1925, elle habite Paris avec son fils, sa
fille et son mari, Efron. Elle y demeure jusqu’en 1939.
On peut imaginer qu’elle séjourne en Vendée, cet été-là, pour des vacances.
Que des amis l’ont incitée à venir sur la côte pour la santé de Mour, que même ils
l’ont logée. Pure hypothèse, évidemment. Qui rend le choix du bourg, la présence
dans ce bourg d’une Russe exilée moins étrange.
Dans sa lettre à Boris Pasternak, du 23, 25 mai, elle dit être venue pour
chercher le poème de Boris1, pour voir sa mer à lui avec ses yeux à elle.
J’ai moi-même rencontré la Vendée, un peu avant de lire Correspondance à
trois. C’était je pense en 1978. Je m’y étais rendue avec Paul Louis Rossi, un ami
écrivain. Il m’avait emmenée chez son ami Gaston Planet, qui lui, était peintre.
Ce dernier habitait le marais vendéen. Nous avions parcouru la région en
voiture et à pied, j’y avais découvert, avec stupéfaction, les marées qui dénudent
la terre, qui la transforment en sol de lune, puis qui reviennent, qui la recouvrent.
Nous nous étions rendus à Saint-Gilles Croix de Vie, qui s’appelait
Saint-Gilles sur Vie en 1926. Je trouvais beau ce nom de lieu, comme la plupart
des autres, et beau qu’une rivière, qu’on nomme ici “ria”, s’appelât Vie.
10

Ìàðèíà Öâåòàåâà è Ôðàíöèÿ

Gaston Planet, qui était d’origine auvergnate, détestait le Marais, qu’il
trouvait dépressif, qu’il disait aussi plat qu’un pays pouvait l’être. Marina elle
aussi détestait le Marais, bien qu’elle ne l’ait pas dit aussi brutalement.
Revenons à la lettre, écrite à Pasternak. Le 23 mai est un dimanche. Marina
y décrit ce pays, avec une réticence mêlée de sympathie, ou du moins
d’indulgence. La Vendée, écrit-elle, est “dépourvue de tout panache: buissons,
sable, croix... je cours voir... si la Vie remonte ou redescend (marée haute et
marée basse).” Elle ajoute aussitôt: “Mais il y a une chose, Boris: je n’aime pas
la mer.”
Elle explique pourquoi. Elle prétend que la mer est humiliante,
insurmontable, inadmissible. “La mer, c’est la dictature, Boris... la fierté
blessée... En mer, je ne suis même pas un passager: un estivant. Un estivant qui
aime l’océan... Ah, au diable!”
Mais surtout l’océan est semblable à l’amour. “La mer ressemble trop à
l’amour. Je n’aime pas l’amour (Rester là à attendre ce qu’il fera de moi). J’aime
l’amitié: la montagne.”2
Et dans sa lettre à Pasternak: “Je l’ai noté dans mon carnet sur la plage pour te
le dire. Il y a des choses envers lesquelles je suis en état permanent de désaveu: la
mer, l’amour.”
J’ai beaucoup rêvé sur ces deux mots. J’ai fait des jeux avec. Ils sont en
italique, comme d’autres, dans ses lettres, comme des refrains, des titres, ou
même des citations.
Bien sûr, l’association des deux, la mer, l’amour, est si fréquente qu’elle semble aller de soi. J’ai lu et entendu, tout récemment, d’un poète symboliste français,
peu connu de nos jours, Maurice Bouchot, un des Poèmes de l’amour et de la mer,
de 1876, sur une musique d’Ernest Chausson. Connaissait-elle?
Mais il y a surtout Pouchkine et Pasternak, dont elle écrit, dans un article:
“Pasternak a reçu en partage des montagnes vivantes, une mer vivante (et quelle
mer! la première de la littérature russe après l’élément libre, égale à celle de
Pouchkine.”3
Je ne suis pas surprise qu’on garde des distances vis-à-vis de l’amour. De la
mer, si. Comment ne pas l’aimer? Il n’y a pas d’explications. Celles qu’on propose, sur l’amour qu’on lui voue, ou au contraire, sur le refus qu’on lui oppose,
sont fallacieuses. Je veux dire inventées après coup.
La vraie raison, c’est l’origine. C’est le pays natal, l’enfance. Tsvétaeva
n’aime pas la mer, mais la montagne. “La mer, c’est la dictature, Boris. La
montagne est différente.”
C’est qu’elle a un rapport enfantin, de l’enfance, avec une nature intérieure à
la terre. Extérieure à la mer. “La forêt est mienne. La feuille est mienne (...). Et le
flamboiement vert des feuilles au-dessus de tout.”
11

Marina Tsvétaeva et la France

A noter que cette lettre, écrite sur deux jours, reprend en prose un poème
composé à l’époque, “Envoyé de la mer.” Elle est un va-et-vient, un voyage
psalmodique, réitéré, entre la mer et la montagne (ou la --">

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