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СЛУЧАЙНЫЙ КОММЕНТАРИЙ

# 1890, книга: Вести с полей
автор: Станислав Борисович Малозёмов

Блин, вот это книга! Читал запоем, не мог оторваться. "Вести с полей" - это сборник повестей, где каждая история - шедевр. Автор, Станислав Малозёмов, мастерски описывает жизнь и быт провинциальной России. Живые и узнаваемые персонажи, их переживания и судьбы цепляют за душу. Повесть "Недоросль" - это просто находка. История о школьнике из глухой деревни, который мечтает вырваться из нищеты и стать писателем, трогает до глубины души. А "Старуха" - это шедевр...

СЛУЧАЙНАЯ КНИГА

Boris Akounine - Fandorine 12-14

Fandorine 12-14
Книга - Fandorine 12-14.  Boris Akounine   - прочитать полностью в библиотеке КнигаГо
Название:
Fandorine 12-14
Boris Akounine

Жанр:

Исторический детектив

Изадано в серии:

неизвестно

Издательство:

неизвестно

Год издания:

-

ISBN:

неизвестно

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Краткое содержание книги "Fandorine 12-14"

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Читаем онлайн "Fandorine 12-14". [Страница - 2]

confondre, car Aniouta avait sur la joue droite, juste là, un grain de beauté. L’épouse de Léon Karakine était morte en couches, et le prince ne s’était jamais remarié. Il déclarait qu’une femme, c’était du souci, qu’il n’en avait pas besoin et que les servantes faisaient très bien l’affaire. Il faut dire que les filles ne manquaient pas chez lui, même après l’abolition du servage. Je vous le répète : Léon Karakine vivait comme un nabab.

— Vous n’avez pas honte, Arkhip ? Ne pourrait-on éviter ces obscénités ? prononça Lydia Nicolaievna avec un sourire de reproche, tout en sachant parfaitement que, pour réussir un bon récit, il n’y avait rien de tel que d’« ajouter un peu de sel », comme disaient les Anglais.

Mustafine posa la main sur son cśur d’un air contrit et reprit sa narration :

— Polinka et Aniouta n’étaient pas des laiderons, loin de là, mais on ne pouvait pas dire non plus qu’elles étaient particulièrement jolies. Cependant, comme chacun le sait, une dot de plusieurs millions est le meilleur des produits cosmétiques, de sorte que, durant l’unique saison où elles parurent dans le monde, les deux princesses engendrèrent parmi les jeunes gens à marier une sorte de fièvre épidémique. Puis le vieux prince eut maille à partir avec notre vénéré général gouverneur, et il regagna son domaine de Sosnovka pour ne plus jamais en sortir.

« Léon Karakine était obèse, poussif, rougeaud, bref, ce que l’on appelle une nature apoplectique, et l’on pouvait espérer que la retraite forcée des princesses ne serait pas de longue durée. Mais les années passaient, le prince était de plus en plus gros, haletait de plus en plus bruyamment, et ne manifestait pas la moindre intention de mourir. Les fiancés potentiels patientèrent, patientèrent, puis finirent par oublier les malheureuses recluses.

« Bien que considéré comme un faubourg de Moscou, Sosnovka était perdu au milieu des forêts, à une vingtaine de verstes1 de la première route, sans parler de la voie de chemin de fer, plus éloignée encore. En un mot : un trou. Néanmoins, l’endroit était idyllique et magnifiquement aménagé. Je possède moi-même un petit domaine situé non loin, si bien qu’il m’arrivait souvent de rendre au prince des visites de voisinage. Je précise que Sosnovka était un endroit merveilleux pour la chasse au coq de bruyère. Et, ce printemps-là, le gibier venait pratiquement se poser sur le guidon du fusil. Je n’avais jamais vu une telle parade. Bref, je m’attardai plus que de mesure, de sorte que toute l’histoire se déroula directement sous mes yeux.

« Le vieux prince avait depuis longtemps le désir de faire construire dans le parc un belvédère de style viennois. Il avait d’abord fait venir de Moscou un célèbre architecte qui avait conçu un projet et même entrepris la construction, mais ne l’avait pas terminée : incapable de supporter le despotisme du prince, il avait plié bagage. Pour achever le travail, Léon Karakine s’était adressé à un architecte plus modeste, un Français du nom de Renard. Jeune et plutôt bien de sa personne. Certes, il boitait sensiblement, mais, depuis lord Byron, nos demoiselles ne considéraient plus cela comme un défaut.

« La suite… vous l’imaginez aisément. Cela faisait dix ans que les deux demoiselles vivaient en permanence à la campagne. Elles avaient vingt-huit ans, étaient privées de toute espèce de compagnie, si ce n’était, de temps à autre, un vieil imbécile dans mon genre qui venait chasser. Or, voilà que débarquait un beau jeune homme, à l’esprit vif et natif de Paris.

« Il faut dire que, en dépit de leur ressemblance extérieure, les princesses avaient deux tempéraments complètement différents. Aniouta rappelait Tatiana, l’héroïne d’Eugène Onéguine de Pouchkine : indolente, mélancolique, un peu raisonneuse et, pour être franc, un tantinet ennuyeuse. Polinka, en revanche, était espiègle, exubérante, telle la sśur de Tatiana, « candide comme la vie du poète, douce comme un baiser d’amour ». Sans compter que le côté vieille fille transparaissait moins chez elle que chez sa sśur.

« Renard prit le temps de s’installer, de se familiariser avec les habitudes de la maison, et, bien sûr, jeta son dévolu sur Polinka. J’observais tout cela de l’extérieur et m’amusais follement, ne soupçonnant pas alors de quelle incroyable façon allait se terminer cette pastorale. D’un côté, vous aviez une Polinka éperdument amoureuse, de l’autre, un petit Français enivré par l’odeur des millions, et, enfin, une Aniouta dévorée de jalousie à qui revenait, bien malgré elle, le rôle de gardienne de la moralité. J’avoue franchement que cette comédie ne me divertissait pas moins que la parade amoureuse du coq de bruyère. Le noble père, pour sa part, était dans l’ignorance de tout cela, bien trop arrogant pour imaginer qu’une princesse Karakina pût s’éprendre d’un petit architecte de rien du tout.

« Naturellement, cela se termina par un scandale. Un soir, par hasard (ou pas du tout par hasard), Aniouta jeta un coup d’śil dans la cabane du jardin et découvrit sa sśur et Renard in flagrante delicto. Immédiatement, elle alla moucharder à son papa. Le redoutable prince Karakine, échappant miraculeusement à la crise d’apoplexie, voulut chasser sur-le-champ le criminel. A grand-peine, le petit Français parvint à le convaincre de le laisser demeurer jusqu’au matin, les bois autour de Sosnovka étant tels qu’un homme seul en pleine nuit pouvait parfaitement s’y faire dévorer par les loups. Si je ne m’en étais pas mêlé, on aurait mis le fornicateur à la porte sans autre forme de procès et en simple redingote.

« Polinka, éplorée, fut expédiée dans sa chambre et placée sous la garde de sa raisonnable sśur, l’architecte regagna, afin de préparer ses bagages, l’aile où il était logé, les domestiques s’éclipsèrent, et ce fut donc sur votre humble serviteur que se déversa tout le courroux du prince. Karakine tempêta pratiquement jusqu’au petit jour et me mit dans un tel état que je ne dormis que très peu cette nuit-là. Le matin, par la fenêtre, je vis le Français embarquer pour la gare dans une simple charrette. Le pauvre garçon ne cessait de regarder en direction des fenêtres. Mais en vain ; apparemment, personne n’était là pour lui adresser le moindre signe d’adieu. Il en faisait une triste mine, le Français !

« Puis commencèrent les prodiges.

« Les princesses ne parurent pas pour le petit déjeuner. La porte de leur chambre était fermée à clé et, malgré les coups répétés, personne ne répondait. Le prince se met de nouveau en rage, commence à montrer les signes d’une crise d’apoplexie imminente, ordonne d’envoyer au diable la maudite porte.

« La porte est fracassée. On entre. Seigneur Jésus ! Aniouta est dans son lit, comme plongée dans un profond sommeil, mais pas trace de Polinka, elle a disparu. Elle n’est ni dans la maison ni dans le parc, elle semble s’être évaporée comme par enchantement.

« On eut beau essayer de réveiller Aniouta, rien n’y fit. Le médecin de famille installé à demeure était mort peu auparavant, et l’on n’en avait pas encore engagé de nouveau. Il fallut dépêcher une voiture à l’hôpital du district. Arriva un médecin, du genre à cheveux longs. Il tâta la patiente, la palpa, la mania et dit : “Elle a les nerfs sérieusement détraqués. Qu’elle reste couchée, elle

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